Les potagers

Les trois potagers tiennent une place importante dans le jardin qu’ils contribuent à structurer. Ils fournissent des légumes toute l’année, même en hiver, et le printemps en offre une véritable profusion.

Les potagers sont travaillés à la main, cultivés naturellement : engraissés au fumier d’animal, désherbés à la main et paillés avec des déchets de tonte de gazon ou de végétaux, jamais traités avec de la chimie. Ils sont irrigués au goutte-à-goutte, avec parcimonie.

Des plants sont produits dès la fin du mois de décembre sous un petit abri froid, une structure de roseaux recouverte d’un film transparent. Les semis directs commencent quand la terre se réchauffe, dès mi-février pour les variétés les plus rustiques.

Les légumes du jardin passent directement dans l’assiette, et les vertus de ce circuit on ne peut plus court sont perceptibles même aux palais les plus obtus.

Le petit élevage

Pour les fellahs, l’élevage est une seconde nature. Ils le placent, dans leur hiérarchie inconsciente, au- dessus de l’agriculture. Pas de ferme, aussi petite soit-elle, sans que quelques animaux y traînent : quelques moutons, quelques chèvres en montagne, une ou deux vaches pour le lait, si l’on dispose d’assez d’espace pour les fourrages, d’inévitables poules qui circulent librement autour de la maison et
même dans les cours intérieures, des dindes, des lapins, plus rarement des canards ou des oies.

À la campagne, ce petit élevage est un complément apprécié qui s’articule parfaitement avec les cultures : les animaux se nourrissent des fourrages produits, du désherbage, des tailles, et fournissent du fumier en retour. Enfin, une poule vient à l’occasion agrémenter les repas, honorer la visite d’un proche, et le bélier est sacrifié à l’Aïd el Kébir, la « grande fête » littéralement, ou Aid al Adha (la fête du
sacrifice », la principale fête religieuse qui est l’occasion pour les familles de se retrouver autour de ce rituel.

À Dar Rana, il y a toujours une place pour les animaux. Ils apportent une vie, une animation sans pareil.

Les deux ânes servent régulièrement au transport, tractant une indestructible charrette. Ils sont également utilisés pour les travaux du sol. Ils tirent à deux un araire en bois dans des parcelles étroites où les tracteurs ne sauraient entrer. Enfin, ils produisent un abondant fumier de qualité.

 

La basse-cour accueille des poulets de différentes races, des dindons, tandis que les pintades circulent librement sous les oliviers. L’espace dont ces petits animaux disposent, leur alimentation variée permet de produire des volailles de qualité utilisées pour la cuisine.

 

Les moutons se plaisent à la ferme, et les produits du désherbage, les fanes de légumes, les tailles d’oliviers suffisent le plus souvent à nourrir les quelques pensionnaires.