Une maison de terre dans les oliviers

Al Ouidane, à l’est de Marrakech, est un des plus vieux vergers de Marrakech. Sur la ferme, un olivier probablement trois fois centenaire qui offre toujours sa récolte chaque automne en témoigne encore. Les vergers étaient irrigués par un réseau de séguias où coulaient les eaux d’une nappe phréatique captée, qui affleuraient en cet endroit, alimentée pour les eaux du Haut-Atlas.

Les maisons étaient de terre, très argileuse en cet endroit du Haouz de Marrakech. Dar Rana a donc été construite avec le savoir local, tout en s’enrichissant du vaste patrimoine traditionnel marocain. Les murs ont été montés avec des briques de terre crue malaxée au pied avec de la paille et séchées au soleil. L’assemblage s’est fait au mortier de chaux. Les plafonds plats sont constitués de poutres de palmier ou de peuplier, et d’essences plus récemment introduites dans la région, comme le cyprès ou l’eucalyptus. Les terrasses sont en dess (chaux tassée). Les revêtements intérieurs et extérieurs utilisent la terre ou la chaux. Les sols sont en carreaux de terre cuite. Les murs et les pièces du jardin ont été faits en vieilles pierres rouges, récupérées dans les maisons abandonnées de la montagne qui barre l’horizon au Sud.

Un jardin productif

L’espace a gardé son utilité première : l’agriculture. Les oliviers plantés autour de 1950 pour la plupart fournissent des olives pressées dans une des nombreuses huileries de la région. Entre les rangs distants d’oliviers, des cultures sont menées en deux à trois rotations par an. Des potagers et un petit verger ont été créés et fournissent à la maison et ses visiteurs des légumes et des fruits de saison. Une saison qui semble ne jamais s’arrêter dans un pays où l’hiver, certes parfois rude, est court.

À trente minutes du cœur de Marrakech

La place Jamae El Fna ou la gare ferroviaire de Marrakech ne sont qu’à trente minutes de voiture de Dar Rana, tandis que les portes à l’est de la médina de Marrakech, de Bab Aghmat à Bab Khmis, sont à vingt minutes. Les petites routes goudronnées il y a moins de dix ans sont peu fréquentées et préservent le calme de l’endroit. La commune d’Al Ouidane est encore essentiellement rurale, et les douars s’égrènent le long de séguias qui autrefois distribuaient l’eau pour les cultures.

La piscine

La piscine est au cœur de l’espace. Avec son débordement, ses enrochements de blocs de grès rouge, ses margelles en pierre et sa couleur noire qui donne une eau verte répondant aux oliviers et aux palmiers, elle se fond totalement dans le paysage.

Dans le grand bain, les adultes ont toujours pied, et les plus jeunes pourront profiter d’une plage à faible profondeur.

Un couloir de nage de 25 m de long permet de véritables séances de natation.

La pergola

Elle donne directement sur la piscine qu’elle prolonge. Ses piliers de briquettes de terre cuite supportent une toiture en poutres de cyprès entre lesquels prend place un assemblage de roseaux à la façon locale.

La pergola est un véritable espace de vie. Elle accueille un salon, une salle à manger, un bar, une cuisine d’extérieur. Les bains de soleil sont placés au soleil ou à l’ombre des oliviers.

La maison

La maison est ouverte, accessible aux visiteurs.

À l’extérieur, la longue terrasse, avec son salon de rotin, sa banquette traditionnelle, cachée du soleil par de longs rideaux de coton écru, est propice à l’abandon, quelle que soit l’heure de la journée.

Dans la pièce commune, le haut plafond de tatawi de lauriers est supporté par deux arches de briquettes de terre cuite assemblées à la chaux, sans ciment. Elle abrite un grand salon, une salle à manger commune pour les repas d’hiver devant la grande cheminée.

En contrebas, une salle de télévision est accessible.

Le siestoir

Cette pièce du jardin aux murs de pierres rouges, au toit traditionnel ouvragé en peuplier blanc, niché dans un décrochement d’un chemin de galets bleus, est l’endroit rêvé pour s’abandonner à la sieste sur ses deux banquettes au style résolument berbère. On apprécie particulièrement d’y lire ou de boire le thé dans le silence du jardin.

La tente

Cachée entre deux rangs de vieux oliviers, la grande tente berbère traditionnelle, en poils de chèvre et de chameau, est un espace qui sert à la fois aux repas ou au repos.