Aït Ourir, et son marché du mardi

Aït Ourir, et son marché du mardi

Un site stratégique

Aït Ourir se situe à 35 km de Marrakech, sur la route de Ouarzazate, une quatre voies toute droite. La ville a été bâtie sur un lieu stratégique, au pied du Haut Atlas, à 670 m d’altitude, au débouché de l’Oued Zat, lorsqu’il perce la montagne à travers l’Imi-n’Zat (« la bouche du Zat »), un long couloir de 8 km bordé de vergers.

Kasbah-d'Aît-Ourir

Aït Ourir est un site stratégique à la sortie du couloir du Zat. Avant que la ville moderne n’explose, une kasbah dominait l’endroit.

Parce qu’il verrouille cet accès naturel aux montagnes, le site a été choisi pour y construire une kasbah (citadelle), dont ne subsistent que des vestiges, puis un poste militaire pendant le protectorat. Pour les tribus des montagnes alentour, c’est la première étape en descendant vers la plaine du Haouz.

Encore aujourd’hui, les habitants de ces contreforts du Haut Atlas viennent y faire des courses au marché hebdomadaire du mardi.


Le souk du mardi, un hypermarché rural à ciel ouvert

Le souk du mardi est un des plus importants de la région de Marrakech, probablement même le plus grand. Les Berbères des montagnes peuvent faire une à deux heures de route dans les nombreux transports locaux informels pour y chercher ce qu’ils ne trouvent pas dans les souks à proximité immédiate de leur village, comme l’Arbâa de Tighdouine (mercredi), Khémis de Tidili (jeudi), Sebt d’Iguerferouane (samedi) l’had de Zerkten (dimanche).

Les forgerons sont indispensables aux souks ruraux où les agriculteurs viennent y faire affuter ou réparer leurs outils.

Ils viennent aussi vendre leurs produits : feuilles de doum (palmier nain), brutes ou en cordes, vannerie, tissage, poterie, et bien sûr produits agricoles et d’élevage.

On y trouve : légumes, fruits, bouchers, pain, grains, paille, bois, outils, matelas, etc. La liste est longue ! À la différence de nombreux autres souks, celui-ci contient encore de petites échoppes en terre, abritant des métiers rares : couturiers, savetiers, selliers, arracheurs de dents, mais aussi ferronniers et barbiers.

La vannerie et le travail du bois sont très présents dans la région, et les artisans viennent vendre leurs produits au souk.

Le marché au bétail ouvre dès le dimanche. Les éleveurs y marchandent vaches, moutons, chèvres et équidés jusqu’au mardi matin. C’est un endroit idéal pour acheter une mule ou un âne de bât, encore indispensables dans les montagnes.

Vendre quelques poules un jour de marché pour aller ensuite faire ses courses est une pratique courante.

Certaines bêtes sont abattues sur place et débitées par des bouchers en plein air, souvent occasionnels, qui officient uniquement le jour du marché, parfois sur un simple carré de 2 m².

Chaussures, sandales, ou structures de hammam traditionnel en roseau (au fonds), on trouve tout ce qui est utile à la vie quotidienne sur le marché.

À voir

  • Un immense marché authentique et très vivant

  • Ses multiples métiers et échoppes traditionnelles

Accès

  • Idéalement situé sur la route nationale n°9 menant à Ouarzazate

  • Tous les mardis

  • Distance depuis Dar Rana : 22 km — 30 min

  • Durée recommandée : une demi-journée

Les fellahs viennent écouler ou acheter du grain sur les marchés ruraux. C’est une de leurs fonctions essentielles.

Aït Ourir, ville assoupie

En dehors du marché, Aït Ourir est une petite bourgade assoupie de près de 40 000 habitants, majoritairement berbère (70 %). Le tachelhit, dialecte berbère de l’Atlas, y est vivace au quotidien, bien que tous parlent aussi l’arabe marocain.

La ville s’est développée rapidement, avec l’exode rural des montagnes, mais sans réelle dynamique économique. Le taux d’activité reste faible (44 %) et le pouvoir d’achat, limité.

Le cœur de la ville est son marché permanent, pittoresque avec ses commerces, mais aussi ses artisans, couturiers, réparateurs… Il jouxte la gare routière et ses nombreuses gargotes pour voyageurs.

À Aït Ourir, il n’y a presque pas de petits taxis bleus. Ce service est encore assuré par d’antiques calèches à cheval, qui desservent la ville à un rythme d’un autre temps. Le prix d’une course : seulement 5 dirhams.

Aït Ourir, et son marché du mardi

À Aït Ourir, les taxis sont des carrioles à un cheval. Ils se regroupent près du marché central. 


À voir

  • Un centre typique et vivant

  • Des calèches en guise de taxis

  • Quelques vieux bâtiments pittoresques

Accès

  • Sur la route nationale n°9 (vers Ouarzazate)

  • Tous les mardis

  • Distance depuis Dar Rana : 22 km — 30 min

  • Durée recommandée : une demi-journée